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Notre voyage en Australie
8 décembre 2011

Saison 3. Episode 2. « La fois où on a failli avoir un job. »

Lundi 24 octobre 2011.

 

Certes, y’avait pas besoin d’entretien d’embauche. Certes, c’était pour ramasser des légumes. Mais cette matinée s’annonçait suffisamment importante pour que nous ne la négligions pas. Après un petit-déjeuner au son de l’autoroute, une douche à coup de bouteilles d’eau minérale et un passage éclair dans des sanitaires qui ressemblaient plutôt à une salle d’embaumement, nous nous mettions en route.

L’adresse indiquée n’annonçait rien de bon. Des bicoques miteuses entourées d’herbes hautes, à la peinture défraîchie et aux volets rouillés. On exagère peut-être mais ça s’en rapprochait. A priori, ça ne ressemblait pas vraiment à une ferme. Autant jouer les naïfs et demander confirmation au supermarché du coin.

« On est désolées de vous dire ça comme ça, mais cette adresse est à coup sûr un mauvais plan pour vous. Tous les gens qui ont travaillé pour « Spiros » en ont dit du mal. C’est un escroc, un voleur, nous prévenaient gentiment les vendeuses. Vraiment désolées de vous l’annoncer ainsi. » A vrai dire, je ne sais pas qui étaient les plus désolés dans l’histoire. Mais afin d’éviter les remords, nous décidions de le vérifier par nous même.

Les mauvais pressentiments, ça ne se commande pas. Surtout lorsque l‘on fait face à un chaos au bord de la consanguinité. Au milieu, un homme allongé en position foetale était tourné face au mur. Assis à deux metres de lui, nous discutions avec sa « secrétaire » (si l’on considère que le foutoire devant nous méritait d’etre appelé bureau). Apparemment, nous étions trop insignifiants pour mériter de parler directement avec lui. Il se permettait pourtant de donner les instructions à la blondasse qui faisait office de boniche, mais aussi de traductrice, alors que les paroles de cet homme étrange étaient très compréhensibles. Flo ne s’est pas démontée pour autant:

« _Si on signe tout de suite, vous nous assurez qu’il y aura du boulot?

Spiros: _J’sais pas.

La blonde: _Il dit que oui.

On s’est regardé.

Flo: _d’ici combien de temps?

Spiros: _Semaine prochaine, au mieux.

On était lundi, on nous avait promis du boulot au téléphone, on avait rappliqué illico et claqué 800 bornes sans broncher. On bronchait toujours pas d’ailleurs.

La blonde: _d’ici deux ou trois jours.

Mais encore.

Flo: _et pour le salaire?

Spiros: _j’en sais rien, ça dépend de la ferme.

La blonde: _au moins 17 dollars de l’heure. »

On s’est RE-regardé. Accord on ne peut plus mutuel pour foutre le camp, mais avec le sourire. Hors de question de moisir ici.

Il ne restait qu’à traîner nos carcasses jusqu’au centre-ville, qui n’en avait que le nom. Après un détour par le Pôle Emploi Australien (infructueux) et quelques rues parcourues, l’univers dans lequel nous étions tombés s’éclaircissait peu à peu. Une population décalée, sûrement hors du temps. Des visages comme s’ils avaient été dessinés par des enfants de six ans, et des corps délaissés par l’amour propre.

 

Bienvenus dans le Queensland.

 

Petit aperçu des habitants du Queensland :

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Commentaires
P
Ne jamais sortir sa guitare pour commencer un duo avec un triso21 qui joue du banjo Cela fini mal!
T
Le dernier beau goss c pas un des frères Vairelles ?? Il n'est pas en prison comme les autres ??<br /> <br /> http://bourgogne.france3.fr/info/sud-bourgogne/le-footballeur-tony-vairelles-en-prison-70985784.html
P
J'AIME ! Tu m'en ramènes un ma poulette?!
A
Mais ils ont l'air vraiment sympathique ces habitants de Queensland!
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