Saison 6. Episode 1. "La fois où la population des LE DILY a doublé en Australie."
Pour avoir soufflé ses bougies sans trembler en mars dernier, et accessoirement pour son passage à l’âge adulte, Maëlle se vit offrir la possibilité de nous rejoindre au pays d’Oz. Deux semaines entre strasses et paillettes dans les rues de Fitzroy, entre flash et sushis dans le centre de Melbourne, et, nous l’espérions, entre kangourous et koalas sur la route jusqu’à Adélaïde.
Arrivée vers 2H30 du matin, elle eut droit aux présentations avec Manny, dont nous ventions les avantages (pas les inconvénients), mettant en avant son grand sens de l’hospitalité. D’un œil presque inquiet, Maëlle nous dévisagea d’un regard presque livide: « Non mais, vous savez, faudrait commencer à comprendre à votre âge. C’est un van, pas une personne vivante. » Mais bon, elle comprend rien la frangine.
Après quelques jours de repos, à arpenter la ville, ses rues, ses boutiques et ses restos, elle fût assez mûre pour prendre sa dernière douche.
Face à nos paupières humides en quittant les colocataires, Maëlle faisait l’affaire. Nous retrouvions vite un large sourire pour s’attaquer à la Great Ocean Road.
Comme une grande, elle ne piqua pas du nez sur le siège passager, après les virages incessant de cette magnifique route. Enfin presque. « Attention, là, y’a un panneau en plein milieu d’la route! Ah non, pardon, j’ai dormi. »
Comme une grande, elle se moqua des chinois qui prenaient plein de photos. Mais elle n’avait plus de place sur le sien.
Comme une grande, elle nous assurait que « pas prendre de douche, c’est pas grave. Mais bon, euh, tous les deux jours, ça serait pas mal, quand même, non? ».
Comme une grande, elle était sûre et certaine que, lorsqu’elle verrait son premier koala, elle allait « trop chialer! ». Bon, elle n’a pas pleuré.
Comme une grande, les oiseaux, ça ne la dérange pas. Mais « bon, les cacatoès qui foutent le bordel dans le camping a 5h du mat’, ça va cinq minutes! »
Comme une grande, elle voulait aider le plus possible dans l’organisation de tous les jours, et dans l’installation et la désinstallation quotidiennes du campement. Mais « laissez-moi au moins la vaisselle à faire, c’est le seul truc avec lequel je vous suis utile. »
Comme une grande, elle aimait bien le chapeau style « paysan » de son grand frère. Mais « il est pas mal en Australie, t’es pas obligé de le ramener en France. »
Comme une grande, elle trouvait « trop fort le kangourou écrasé sur la route! Attends, j’prends une photo!… Bon ça pue en fait. »
Comme une grande, elle trouvait « méga cool de donner à manger aux kangourous! En plus, ils sont trop mignons! ». Mais « bon, au bout d’un moment, t’as les mains qui puent. »
Comme une grande, elle trouvait marrant de courir après les kangourous géants, en compagnie de Flo, pour les voir de plus près, à la lisière de la forêt « là, y’en a un, je vois ses yeux! ». Et comme une grande, elle rejoignait sa tente, tous les soirs, la tête bien haute, les épaules un peu basses.
Comme un grand, je m’étais dit que je ne pleurerai pas à son départ. Mais…